Le mur de berlin
Le 25° anniversaire de la chute du mur
En 2014, 25 ans après la chute du mur de Berlin, qu’en reste t-il ? Quelques pans de béton armé peu à peu érodés par le temps, et des miradors qui ont été conservés pour attester que le mur « de la honte » a réellement existé. Des lieux de mémoire avec les photographies des hommes, femmes et enfants qui ont péri en tentant de rejoindre l’Allemagne de l’ouest ont été installés tout près. Certains lieux symboliques comme Chek point Charlie ont été conservés et sont visités par des cars de touristes qui se font photographier avec de faux militaires américains.
Ces photos ont été prises avec le parti pris de figurer, au delà « du mur de Berlin », « les murs de Berlin » et on y retrouve le mémorial de la Shoah, l’architecture expressive de Daniel Libeskind au musée juif , ainsi que les quelques murs d’immeubles encore occupés par les graphes, qui se restreignent de plus en plus au fur et à mesure de la reconstruction moderne de la ville.
Ou sont les murs?
En suivant les anciens tracés qui sont matérialisés sur le sol, une évidence m’est peu à peu apparue : le mur, symbole de clivage est toujours présent. Le fait qu’il ait été installé à Berlin entre 1961 et 1989 est une matérialisation de ce clivage propre à la pensée humaine. En attestent les témoignages sur la construction du mur, sur ces années où le gouvernement de l’Est, à peine délivré de la domination nazie, s’est identifié et a collaboré avec un nouvel ordre totalitaire.
Comment photographier ces traces évanescentes ? En déambulant dans Berlin en octobre 2014, quelques jours avant la célébration du 25° anniversaire de la chute du mur, sur les pas d’un jeune couple ; tous deux sont nés juste après le 8 novembre 1989. Il ont connu le monde d’après la guerre froide.
96 rue de la Fraternité à Bagnolet, France
Dans le mémorial de la Shoah on voit des photographies du 96 rue de la Fraternité à Bagnolet : en 1930, aux lisières de Paris une boucherie-épicerie tenue par la famille Hofman accueille les nouveaux immigrants chassés d’Europe de l’Est et d’ Allemagne par les pogromes. Je suis allé voir ce qui restait de ce bâtiment en 2014. Trop tard ! Un immeuble neuf était sorti de terre. Comme à Berlin les vieilles rues peuplées de squats, aux murs décorés de graphitis laissent peu à peu place à une nouvelle ville.